Journées d’études les 9 et 10 décembre 2022
« Il était une fois…un enfant sans histoire ? »
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journées de l’Ecole psychanalytique des hauts de france 2022 programme
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Nous vivons un 11 septembre DU politique des multiplicités face à l’état et aux institutions. Il se produit un auto engendrement d’un enfer comportemental pavé de bonnes intentions, une furie virale subjective calquée sur la furie du capital. Il est normal donc que l’envers du capitalisme, l’anarchisme avec Onfray se renforce. Mais malheureusement nous savons que les envers soutiennent en fait la même chose.
Nous sommes plongés en plein dans les questions de Platon dans La république dans le contexte du coronavirus. Le discours dit scientifique nous propose une dialectique mathématique descendante qui l’éloigne de la vérité. Ainsi alors que la mathématique déduit des hypothèses d’autres hypothèses jusqu’à une conclusion, qui reste hypothétique, mais est prise, à tort, pour un principe anhypothétique, la dialectique, remonte elle d’hypothèse en hypothèse jusqu’à un principe réellement anhypothétique, c’est-à-dire doté d’un degré de certitude absolu, un principe universel qui ne suppose plus de condition.
Platon distingue dans la République une dialectique ascendante et dialectique descendante. Un homme comme Raoult mais comme tous les soignants sur le terrain d’ailleurs, propose une dialectique ascendante
Si la première saisit le principe anhypothétique d’après le mouvement décrit ci-dessus, la dialectique descendante consiste à déduire, une fois ce principe saisi, toutes les conséquences qui en dépendent, et descend ainsi jusqu’à la conclusion, sans avoir recours à aucune donnée sensible, mais aux seules idées, par quoi elle procède, et à quoi elle aboutit.
Ainsi, la seule chose qui manque à la connaissance mathématique, pour qu’elle soit rigoureusement scientifique, c’est un fondement indépendant, qui ne soit pas posé.
Dans la république Platon parle ensuite du mythe de la caverne. Nous y sommes pleinement avec le discours sur le masque si nous remplaçons le mot chaine par le mot masque.
Nous sommes comme des prisonniers enchainés dans une caverne, et qui ne voient du vrai monde que les ombres projetées par la lumière du dehors sur le mur de la paroi du fond. Le philosophe est celui qui se délie de ses liens, tourne la tête et sort de la caverne, découvrant le vrai monde. De même, le philosophe est celui qui comprend que le vrai monde n’est pas le monde sensible, celui qu’on voit dans la vie de tous les jours, mais que celui-ci n’est qu’un reflet imparfait et une ombre du vrai monde, le monde intelligible, celui des Idées, des En soi.
La sortie de la caverne renvoie ainsi métaphoriquement à la dialectique ascendante décrite plus haut. En sortant de la caverne, le philosophe voit les vraies choses (les Idées), et par-delà finit par regarder le soleil en face (l’Idée du Bien ou principe anhypothétique). Dans le mythe de la caverne, Platon montre que lorsque le Philosophe libère les hommes de leurs chaines et leurs montre le vrai monde, les hommes s’enfuient pour retourner dans leur caverne arguant que le vrai monde est leur monde projeté comme une ombre.
Le discours des anti-masques laisse ouverte la possibilité, il est fondamental car il tient lieu de protection d’un enfermement total, d’un monde sans masque et métaphoriquement sans chaine. Si un jour nous avons la possibilité de déposer le masque, beaucoup d’hommes préféreront le garder comme les hommes de la caverne ont préféré conserver leur chaine et un monde d’ombres projetées. Aujourd’hui un philosophe paiera 135 euros d’amende.
Le dernier film de Marin Troude Lost in Carranza est une unité de temps et de lieu aux Etats-Unis avec drogue, skate et souffrance mentale que la technique cinématographique rend prégnant par son aspect hallucinatoire. Mais un hallucinatoire particulier parce qu’il est celui d’une supposée schizophrénie. L’histoire est celle d’un homme réel, une histoire vraie. Cet homme, Continuer la lecture de Lost in Carranza
de Marin TROUDE, ou l’United Skate of America
Derrida écrit que : « Derrière un roman ou un poème, derrière la richesse d’un sens à interpréter, il n’y a de sens secret à chercher. Le secret d’un personnage n’existe pas, il n’a aucune épaisseur en dehors du phénomène littéraire ». Peut-être qu’en revanche, comme ce qui fait sens se tient dans les interstices signifiants, ce sens est non pas un secret mais comme un masqué/démasqué derrière un voile soulevé par la brise. Le poème ou le texte n’existe que comme effet de ses noumènes, le révélé et le caché de la chose non pas « en soi » mais « parmi soi », une compacité, une matière noire truffant les interstices de la nappe textuelle et comme l’écrit Goethe au vers 383 du Premier Faust, maintient « l’univers du monde », du texte, « dans sa cohésion intime ».
En 2014, Maurice Godelier posait cette question dans « L’imaginé, l’imaginaire et le symbolique » : « L’Humanité pourra-t-elle un jour cesser de créer des mondes qui n’existent pas pour créer les mondes où elle continuera d’exister ? » En 1975, Roy Wagner posait la question d’un monde social qui n’existe que comme une convention qu’on prend pour le réel. L’homme ne parvient pas à entrer dans un monde de Culture et ne commence même pas à toucher le moindre degré de culture contrairement à ce qui est prétendu partout. Au 20eme siècle, il y eut quelques prémisses qui sont en train d’être balayés par le lâcher pulsionnel général. L’homme construit des mondes qui n’existent pas en construisant de la Nature, un sur-réel qui dévaste un certain réel terrestre. Il n’y a de Nature que de l’homme qui ne s’écrit pas avec un grand H.
On cherche désespérément où se trouve la Culture autrement dit une Humanité.
Mais comment faire comprendre ce factuel ?