Quelques mots de ma position dans le champ de la psychanalyse.
Ma préoccupation première est d’oeuvrer dans les questions de l’autisme en posant la question suivante : qu’est-ce que les enfants autistes apprennent aux psychanalystes et aux conceptions psychanalytiques? Mais poser la question est littéralement y répondre en proposant une manière inédite de définir l’autisme comme un arrêt de la construction psychique et qui peut donc être poursuivie mais à condition d’abandonner la référence à l’Oedipe et décrire une origine anté-oedipienne.
On le voit, il n ‘y a pas « les » psychanalystes, il n ‘y a pas la psychanalyse, il existe des psychanalystes très différents. En ce sens, aucun psychanalyste n’est responsable de ce qu’avance les autres psychanalystes. En revanche il y a Freud. Mais Freud souhaitait que l’on cherche et que la psychanalyse soit en mouvement. Elle l’est mais bien souvent dans un phénomène d’effort pour la faire oublier et pour en neutraliser la puissance des concepts. Aux mains de certains, elle devient un procédé comportementaliste au même titre que d’autres qui lui disputent l’hégémonie. Le procédé comportementaliste semble se répandre dans toutes les strates de nos systèmes sociaux, économiques, politiques, philosophiques, et cela partout dans le monde, mais est-il vraiment une nouveauté ou bien n’est-ce pas plus simplement qu’il a toujours été là, agissant dans le dessous des apparences au cœur des familles, des entreprises, des institutions éducatives. Aujourd’hui, ce procédé devient simplement un procédé légal érigé en panacée et préconise par les plus hautes autorités morales. A l’autre bout de la chaine, nos consultations de psychanalystes avec les enfants accueille les plaintes des parents quant à leurs enfants lorsqu’ils ont épuisé tous ces procédés comportementaux Encore doivent-ils en plus recevoir une pluie de critiques des professeurs des écoles leur reprochant de ne pas mettre « assez de limite » à leur progéniture. Aujourd’hui, il est préconisé dans ce cas une réponse médicale par les antidépresseurs pour dépression secondaire et comportementale grâce à l’utilisation de signalétiques de type bonhomme triste/ gai ou soleil/pluie destinés à faire prendre conscience à l’enfant l’opposition bien /mal basé par la culpabilité ou plus trivialement l’opposition bien mal. Ces procédés ne sont pas nouveaux puisque par exemple ils ont été utilisés dans de nombreuses régions en France lorsqu’il a fallu éradiquer les langues régionales ou les patois. Les méthodes éducatives parentales ne sont pas en reste puisqu’elles fonctionnent parfaitement sur ces oppositions punitions récompense, amour ou retrait d’amour, celles qui ont cours dans la religion par exemple dans le procédé des dix commandements.